Conclusion
Voici ma conclusion après ces 5 articles, qui je l’espère vous ont intéressé. Mon premier s’ouvrait sur le personnage du public et notre rôle face à lui. Je présentais cette série d’articles par des questionnements tels que : Pourquoi va-t-on voir de l’improvisation ? Qu’attendons-nous de cette soirée de spectacle ? Qu’est-ce qui nous fait vibrer face à une scène ou à une autre ?
Et sur scène alors… Devons-nous agir aux réactions du public ? Faut-il répondre aux attentes ? Le rire est-il la clé d’un spectacle réussi ?
Je vais à présent m’essayer à la synthèse pour extraire le nectar de chaque publication. Les titres donnés à chaque article d’ailleurs, proposent déjà une synthèse intéressante.
C’est montrer plutôt qu’expliquer et donc développer l’imaginaire de tous, public et comédiens. Suggérez davantage au public et à votre partenaire de scène. Donnez à voir à chaque nouveau lieu. Donnez plus de cachet à votre personnage en l’affublant d’une tenue qui servira dans l’histoire. Manipulez des objets régulièrement pour amplifier le réalisme.
Vous donnez à ressentir plutôt que dire. Donnez plus de corps à ce qui se passe. Assumez les émotions proposées et n’hésiter à surprendre en minimisant ou amplifiant les réactions attendues. Prenez aussi le contrepied : rire à un enterrement, s’énerver d’avoir gagné au loto, pleurer alors qu’on vient de vous embrasser…
Incarner plutôt que sur-jouer et ainsi croire et faire croire à l’improbable. Amplifiez votre rapport à la réalité ou à la simplicité alors que vous êtes le sauveur de la planète. Quoi de plus humain que de voir un super héros penser aux plantes de son appartement qu’il n’a pas arrosé.
Assumer plutôt que refuser pour vous surpasser. Respectez vos promesses voire dépassez les. Pour ça, rien de plus simple que de placer la barre plus haute, d’être plus précis dans les codes des catégories, plus pointilleux. Mais attention à ne pas lisser vos histoires. Le cas échéant, amusez alors à lancer des contraintes à vos camarades sur scène. Il faut alors avoir en tête la fabuleuse phrase “I got your back and i’m gonna fuck you up” qui peut se traduire par : “Je vais te foutre dans la merde, mais j’assure tes arrières quand même”.
C’est jouer plutôt qu’attendre. C’est favoriser la bonne ambiance générale et le plaisir grandissant de monter sur scène pour s’amuser encore.
À chaque moment où je monte sur scène, je tente d’appliquer ces conceptions. Parfois ça marche et parfois, c’est de la merde.
Mais quand ça marche, je me laisse alors embarquer dans un tourbillon et tout va très vite. Les idées fusent, les gens rentrent sur scène, sortent, proposent, disposent, ajoutent… L’histoire se déroule, se bouscule, se transforme…
Mais, pour que la magie opère selon moi, il faut être bien avec soi-même et surtout bien avec les autres. Si tu as confiance en tes partenaires tu pourras te permettre de jouer un peu plus avec eux, tu comprendras plus facilement leur démarche, tu pourras mieux les surprendre sans leur faire de mal et réciproquement.
Je m’appuie souvent sur la danse contemporaine. Cet art de travailler son corps en laissant le public s’approprier le contenu. De la suggestion pure. J’aime utiliser cette catégorie sur scène ou durant les ateliers pour libérer le corps, faire l’économie des mots… Mais ce sera l’objet d’un prochain article (spoiler). En attendant, je vous invite à regarder ce magnifique spectacle de Philippe Lafeuille : Tutu des Chicos Mambo.
En conclusion, je terminerai par cette citation bien trop connue à mon goût mais qui parle d’elle-même.
« Seul je vais plus vite, mais ensemble nous allons plus loin ! »
Proverbe africain
J’avais aussi le choix avec : « Dans la forêt, quand les branches se querellent, les racines s’embrassent. » et je vous laisserai en comprendre ce que vous en avez envie.
Merci pour votre lecture et n’hésitez pas à laisser un ou plusieurs commentaires sur les articles afin de partager votre vision. Proposons une conclusion collective.